Arriba Carlevà !
« A Mentan, que se n'arrie, ou gran jorn es arribà ! Toute pene san svanie, viva, viva carlevà ! ... », canta ou poueta mentounasc Sté Clérissi.
Counoushù despù r'Age-Mejan, moudernisà, ou primou carlevà de Mentan apareishe en 1876, mà n'ese pu aquela festa populària dou temp antig, d'aquelou temp que cantavan sta cansan « Laishé-rou passà, Barb’Antoni va sautà ... » en fasent sautà en l'ària un palhassou per repilhà-rou ent'un linçoue e cadençà u brandi dam'una pignata. Per feni, Barb’Antoni era brujà en piaça dou Cab, « A tre anne fà, Barb’Antoni è passà ... » per feni a cansan. (Per ou 25 de genarou 2009, u nissarte han ourganisà en piaça San-Roc, ou campiounatou dau moundou de mandà de palhassou !) Carlevà pilha pran d'empourtença après 1880 (carru, cavalcade, mùsique, batalhe de fioù, buite, veglione, moucouletti, bandiere de sea, counfeti fach de gip ... ) dame d'artiste couma Tamburini, Beglia, Ferrié ... Tout' ou moundou se mascara per ou Materdi-grass e se sfoga en fasent ou charavilhou ent'u carrouge dou Mentan-Vielh. En 1887, r'envern ese stach long e vihou e ou terramotou dou 23 de febrarou a destrahinà e feste de carlevà. En 1934, Mentan abandouna Carlevà per rempiaça-rou per à Festa dou liman. Aprèss a guerra, Carlevà farà un retorn timidou à Mentan e Carnourès. Ancuhi, ou Carlevà de Nissa fa a reputacian dou pais ent'ou moundou ...
Traduction française :
Carnaval arrive !
« A Menton, tout le monde rit, le grand jour est arrivé, toutes les peines s'évanouissent, vive, vive carnaval!... » C'est Etienne Clérissi qui lance ainsi les festivités carnavalesques. Connu depuis le Moyen Age, modernisé et renouvelé, le premier carnaval de Menton de « l'ère moderne» apparaît en 1876, mais il perd son caractère de fête populaire des temps anciens où l'on chantait « Laissez-le passer, oncle Antoine, va sauter ... » en faisant sauter un mannequin pour le rattraper dans un vaste drap en rythmant le pas au son de la pignate. Le mannequin était ensuite brûlé place du Cap, « Il y a 3 ans, oncle Antoine est passé ... »,finissait la chanson. (Le 25 janvier 2009, les Niçois ont organisé le championnat du monde du lancé de mannequin !)
Dès 1880, carnaval prend de l'importance (chars, cavalcades, fanfares, batailles de fleurs, feux d'artifice, bals, jeu de la bougie, bannières de soie, batailles de confettis en plâtre ... ) grâce aux Tamburini, Beglia, Ferrié ... Tout le monde se déguise pour mardi gras et se défoule dans les rues avec les charivaris.
En 1887, après un hiver long et rigoureux, le carnaval fut interrompu par le terrible tremblement de terre du mercredi des Cendres. C'était le 23 février. Dès 1934, Menton abandonne le carnaval et inaugure la fête du Citron. Après guerre, Carnaval fait une éphémère réapparition à Menton et Carnolès. Aujourd'hui, le Carnaval de Nice est renommé dans le monde entier ...
(Avec la collaboration de la Société d' Art et d'Histoire du Mentonnais et d'après un artide de J.-L Caserio).
Publié dans l'édition de Nice-Matin du 21 Février 2009.