9 février 2010
2
09
/02
/février
/2010
18:29
Faits divers
opération mains propres Beausoleil
Gérard Spinelli libérable sous caution
Paru aujourd'hui, mardi 9 février 2010 à 15:04 dans Nice-Matin
http://www.nicematin.com/ra/faits-divers/239486/beausoleil-gerard-spinelli-liberable-sous-caution
Photo : Eric Dulière Le juge a accepté la remise en liberté du maire sous réserve du versement de 100 000 e. Il reste en examen pour « corruption passive et blanchiment »
Le maire de Beausoleil, Gérard Spinelli, incarcéré à la prison des Baumettes depuis le 27 novembre, va pouvoir recouvrer une liberté provisoire sous contrôle judiciaire très strict. Et surtout à la condition sine qua non du versement d’une caution de 100 000 €. L’ordonnance du juge marseillais Duchaîne, en charge de l’instruction de l’affaire « mains propres » est tombée hier. Et l’avocat du maire de Beausoleil, Me Szepetowski, ne dissimulait pas sa satisfaction. Son client n’avait pourtant pas encore été remis en liberté. Faute d’avoir, en quelques heures, réussi à rassembler les 100 000 euros de caution, il dort toujours en prison. Libérable mais toujours en examen Quand réunira-t-il la somme ? Son conseil était bien incapable de se prononcer. « On ne trouve pas autant d’argent aussi vite. Gérard Spinelli n’ayant pas de fortune personnelle, il va devoir faire appel à sa famille pour y parvenir. » Le message est clair : l’élu, toujours mis en examen pour « corruption passive et blanchiment », n’a pas la surface financière d’un Lino Alberti. Le patron azuréen du BTP, impliqué dans la même affaire, était en effet parvenu à trouver en quelques heures la moitié du million d’euros de caution réclamé par le juge. Gérard Spinelli reste cependant impliqué dans ce dossier politico-judiciaire qui, le 24 novembre, avait provoqué un véritable séisme dans l’est des Alpes-Maritimes. Au terme d’un coup de filet sans précédent, les inspecteurs du GIR et de la PJ de Nice avaient interpellé plusieurs élus, des grands patrons du BTP et plusieurs personnages sulfureux proches du grand banditisme, voire tout simplement de la mafia. Dans un autre volet de ce dossier de corruption présumée, ils avaient également mis la pression sur l’entourage du sénateur René Vestri, plaçant en garde à vue ses deux filles ainsi que son épouse. Le 20 janvier, le bureau du Sénat avait d’ailleurs accepté la requête du juge Duchaîne en levant l’immunité parlementaire du sénateur-maire de Saint-Jean-Cap Ferrat. Des dénégations fragiles Ce dossier tentaculaire est donc loin d’être bouclé. Mais pour Gérard Spinelli qui entend, dès sa libération effective, reprendre ses fonctions de maire à Beausoleil, l’heure est aujourd’hui au soulagement : « Sa détention provisoire qui a duré deux mois et demi était totalement inutile. Elle relevait sans doute de cette propension préoccupante qu’ont certains magistrats à sanctionner avant même qu’un jugement soit prononcé », expliquait hier Me Szepetowski. Depuis le début de l’affaire, le maire de Beausoleil réfute toute intervention occulte dans le super-projet immobilier de construction de la Tour Odéon, 170 mètres de haut, à cheval sur le territoire de sa commune et la Principauté de Monaco. Des dénégations que les aveux de Lino Alberti avaient pourtant rendues bien fragiles. Le patron du BTP, lui, n’avait pas caché longtemps le versement d’un « pot-de-vin de 65 000 euros » à son ami le maire de Beausoleil. Certifiant avoir été recruté par les porteurs du projet Odéon à Monaco, il expliquait avoir été chargé de faciliter l’avancée du chantier. Une liste en dix points des difficultés techniques à régler lui aurait ainsi été fournie. Cette liste avait d’ailleurs été saisie dans la luxueuse propriété du Cap-Martin où Lino vivait avec sa compagne, l’héritière de la famille Grundig. Dans le coffre où elle était dissimulée, les policiers avaient également mis la main sur une enveloppe contenant 65 000 euros en liquide et sur laquelle était écrit « Gérard ». Gérard comme Spinelli ? C’est ce que confirma Lino Alberti, expliquant alors qu’outre ce versement à venir, il avait déjà donné 60 000 euros en espèces au maire de Beausoleil.
Jean-François ROUBAUD
opération mains propres Beausoleil
Gérard Spinelli libérable sous caution
Paru aujourd'hui, mardi 9 février 2010 à 15:04 dans Nice-Matin
http://www.nicematin.com/ra/faits-divers/239486/beausoleil-gerard-spinelli-liberable-sous-caution
Photo : Eric Dulière Le juge a accepté la remise en liberté du maire sous réserve du versement de 100 000 e. Il reste en examen pour « corruption passive et blanchiment »
Le maire de Beausoleil, Gérard Spinelli, incarcéré à la prison des Baumettes depuis le 27 novembre, va pouvoir recouvrer une liberté provisoire sous contrôle judiciaire très strict. Et surtout à la condition sine qua non du versement d’une caution de 100 000 €. L’ordonnance du juge marseillais Duchaîne, en charge de l’instruction de l’affaire « mains propres » est tombée hier. Et l’avocat du maire de Beausoleil, Me Szepetowski, ne dissimulait pas sa satisfaction. Son client n’avait pourtant pas encore été remis en liberté. Faute d’avoir, en quelques heures, réussi à rassembler les 100 000 euros de caution, il dort toujours en prison. Libérable mais toujours en examen Quand réunira-t-il la somme ? Son conseil était bien incapable de se prononcer. « On ne trouve pas autant d’argent aussi vite. Gérard Spinelli n’ayant pas de fortune personnelle, il va devoir faire appel à sa famille pour y parvenir. » Le message est clair : l’élu, toujours mis en examen pour « corruption passive et blanchiment », n’a pas la surface financière d’un Lino Alberti. Le patron azuréen du BTP, impliqué dans la même affaire, était en effet parvenu à trouver en quelques heures la moitié du million d’euros de caution réclamé par le juge. Gérard Spinelli reste cependant impliqué dans ce dossier politico-judiciaire qui, le 24 novembre, avait provoqué un véritable séisme dans l’est des Alpes-Maritimes. Au terme d’un coup de filet sans précédent, les inspecteurs du GIR et de la PJ de Nice avaient interpellé plusieurs élus, des grands patrons du BTP et plusieurs personnages sulfureux proches du grand banditisme, voire tout simplement de la mafia. Dans un autre volet de ce dossier de corruption présumée, ils avaient également mis la pression sur l’entourage du sénateur René Vestri, plaçant en garde à vue ses deux filles ainsi que son épouse. Le 20 janvier, le bureau du Sénat avait d’ailleurs accepté la requête du juge Duchaîne en levant l’immunité parlementaire du sénateur-maire de Saint-Jean-Cap Ferrat. Des dénégations fragiles Ce dossier tentaculaire est donc loin d’être bouclé. Mais pour Gérard Spinelli qui entend, dès sa libération effective, reprendre ses fonctions de maire à Beausoleil, l’heure est aujourd’hui au soulagement : « Sa détention provisoire qui a duré deux mois et demi était totalement inutile. Elle relevait sans doute de cette propension préoccupante qu’ont certains magistrats à sanctionner avant même qu’un jugement soit prononcé », expliquait hier Me Szepetowski. Depuis le début de l’affaire, le maire de Beausoleil réfute toute intervention occulte dans le super-projet immobilier de construction de la Tour Odéon, 170 mètres de haut, à cheval sur le territoire de sa commune et la Principauté de Monaco. Des dénégations que les aveux de Lino Alberti avaient pourtant rendues bien fragiles. Le patron du BTP, lui, n’avait pas caché longtemps le versement d’un « pot-de-vin de 65 000 euros » à son ami le maire de Beausoleil. Certifiant avoir été recruté par les porteurs du projet Odéon à Monaco, il expliquait avoir été chargé de faciliter l’avancée du chantier. Une liste en dix points des difficultés techniques à régler lui aurait ainsi été fournie. Cette liste avait d’ailleurs été saisie dans la luxueuse propriété du Cap-Martin où Lino vivait avec sa compagne, l’héritière de la famille Grundig. Dans le coffre où elle était dissimulée, les policiers avaient également mis la main sur une enveloppe contenant 65 000 euros en liquide et sur laquelle était écrit « Gérard ». Gérard comme Spinelli ? C’est ce que confirma Lino Alberti, expliquant alors qu’outre ce versement à venir, il avait déjà donné 60 000 euros en espèces au maire de Beausoleil.
Jean-François ROUBAUD
Partager cet article
