Après avoir reçu de précieux indices de la part d'un club de plongée de Roquebrune, nous avons entamé notre chasse. Et les deux premiers jours se sont révélés riches en découvertes ! Scrutant les fonds marins à l'aide de son sonar de coque, identifiant les échos par plongeurs ou à l'aide de ses deux robots sous-marins appelés PAP (poisson auto-propulsé), les détecteurs sous-marins et plongeurs-démineurs de l'Orion ont en effet découverts puis identifiés trois mines à orin italiennes entre 15m et 55m de profondeur, situées entre 500 et 700 mètres des côtes. Orion - mine à orin italienneCes mines ont été mouillées pendant la seconde guerre mondiale par les Italiens ou les Allemands pour se protéger d'un débarquement allié sur la Côte d'Azur. Monaco et Roquebrune, initialement en zone libre, ont en effet été occupés par les Allemands à partir de 1942 tandis que Menton a été occupé dès le début de la guerre par les Italiens.

Ces mines contiennent jusqu'à 200 kg d'explosif ! Malgré leur âge, il est bien sûr interdit à tout plongeur de s'en approcher ou de les toucher, car la charge explosive est toujours dangereuse. Seuls les démineurs professionnels peuvent les traiter, ce que nous avons bien sûr fait les deux jours suivants.

Plongeur montrant une corne électrochimique de mineOr ces mines sont trop près des côtes françaises. Les plongeurs ont donc mis en place un chantier sous-marin : sécurisation des mines, relevage à l'aide d'une "vache" (sorte de montgolfière sous-marine gonflée à l'air pour soulever un objet lourd) puis déplacement des mines vers un point de pétardement à plus de 3 nautiques des côtes. Ce travail a été fait en coopération avec les services de la mairie de Roquebrune. Une vedette de sapeurs pompiers assure la sécurité sur le plan d'eau tandis que pompiers et policiers sécurisent la côte pour empêcher tout baigneur de se mettre à l'eau et subir le choc d'une explosion sous-marine. Enfin, après environ 3h de travail par mine et sous le regard professionnel et ravi des marins de l'Orion, les mines ont été neutralisées en pétardant la charge explosive. La gerbe a été immortalisée par Marie Babey, photographe professionnelle embarquée à bord de l'Orion pour ces quelques jours de mer.