photo © Marie Babey
Dernier avatar de la seconde guerre mondiale, la présence de mînes marines révélées par deux navires chasseurs de la Marine Nationale en plein coeur de notre baie de Menton et Roquebrune. Ces mines mouillées d'origine italienne, toujours actives bien que n'ayant pas fonctionné en dépît du nombre élevé de batîments qui viennent mouiller dans notre baie l'été, ont donc été en partie neutralisées par deux batîments de la Royale : le Pluton et l'Orion détachés de leur port de Toulon. Ils sont donc venus en voisins accomplir leur travail d'identification de ce champ de mines et de neutralisation.
Leur puissant sonar a permis de découvrir ces objets (soit au total plus d'une dizaine de mines) abandonnés par les Italiens après leur occupation de Juin 1940, soit postérieurement à l'armistice. rappelons en effet que l'Italie fasciste nous ayant déclaré la guerre après le succès de l'offensive allemande le 10 Juin 1940, l'armistice n'a été signé que le 25 Juin, notre Armée des Alpes étant restée invaincue. En partant en 1943 les italiens se sont bien abstenus de relever leurs engins de mort dont on notera cependant la piètre efficacité vu le nombre de bâtiments passés à leur verticale depuis 70 ans ! Il est certain que des mines de fabrication allemande auraient représenté un danger plus sérieux. Toutefois par principe de précaution, les équipages de la Royale ont entrepris leur destruction par pétardage : opération visant à détruire ces engins à l'aide d'explosifs. Ce sont donc nos vaillants plongeurs démineurs spécialisés dans cette mission hautement technique laquelle requiert sang froid et connaissances en déminage, qui ont eu l'honneur d'accomplir cette mission. Nous aurions cependant apprécié que les Italiens aient la décence de venir neutraliser leurs propres engins.
Pour l'anecdote, le minage terrestre de la jetée du port de Menton par l'Armée allemande avait laissé un cuisant souvenir à un plongeur de la marine italienne qui voulait débarquer chez nous à la fin de la guerre, il y a en effet laissé la vie.
Ce sont en effet onze mines qui ont été jusqu'alors identifiées. Pour mémoire il ne serait pas surprenant de trouver des obus d'artillerie et des bombes italiennes ayant visé trop court nos ouvrages Maginot qui ont résisté vaillamment en Juin 1940, et des bombes anglaises ou américaines des bombardements aériens de l'été 1944.
Cette campagne de déminage doit se poursuivre dans les mois qui viennent, aussi aurons-nous la joie de revoir nos vaillants marins et démineurs.
Alors amis plongeurs, si cet été vous trouvez en plongeant une grosse boule de billard ne tapez pas dessus, mais avertissez la Marine.
photo © Citronnet : Le Pluton et l'Orion en campagne de déminage en baie de Menton Roquebrune le 23 Novembre 2010.
photo © Citronnet : Le Pluton et l'Orion en campagne de déminage en baie de Menton Roquebrune le 23 Novembre 2010.
photo © Citronnet : Le Pluton et l'Orion en campagne de déminage en baie de Menton Roquebrune le 23 Novembre 2010.
photo © Citronnet : Le Pluton et l'Orion en campagne de déminage en baie de Menton Roquebrune le 23 Novembre 2010.
photo © Citronnet : Le Pluton et l'Orion en campagne de déminage en baie de Menton Roquebrune le 23 Novembre 2010.
Ci-dessous nous vous reproduisons le récit officiel de la Marine Nationale extrait du journal de bord du bâtiment base Orion chasseur de mines.
http://jdb.marine.defense.gouv.fr/post/2010/11/18/Un-beau-tableau-de-chasse-!
Un beau tableau de chasse !
Par CMT Orion le jeudi, 18 novembre 2010, 19:00 - Activités
Du 15 au 18 novembre, l'Orion a assuré une mission de chasse aux mines dans les baies de Roquebrune et Menton, entre Monaco et l'Italie.
Après avoir reçu de précieux indices de la part d'un club de plongée de Roquebrune, nous avons entamé notre chasse. Et les deux premiers jours se sont révélés riches en découvertes ! Scrutant les fonds marins à l'aide de son sonar de coque, identifiant les échos par plongeurs ou à l'aide de ses deux robots sous-marins appelés PAP (poisson auto-propulsé), les détecteurs sous-marins et plongeurs-démineurs de l'Orion ont en effet découverts puis identifiés trois mines à orin italiennes entre 15m et 55m de profondeur, situées entre 500 et 700 mètres des côtes. Ces mines ont été mouillées pendant la seconde guerre mondiale par les Italiens ou les Allemands pour se protéger d'un débarquement allié sur la Côte d'Azur. Monaco et Roquebrune, initialement en zone libre, ont en effet été occupés par les Allemands à partir de 1942 tandis que Menton a été occupé dès le début de la guerre par les Italiens.
Ces mines contiennent jusqu'à 200 kg d'explosif ! Malgré leur âge, il est bien sûr interdit à tout plongeur de s'en approcher ou de les toucher, car la charge explosive est toujours dangereuse. Seuls les démineurs professionnels peuvent les traiter, ce que nous avons bien sûr fait les deux jours suivants.
Or ces mines sont trop près des côtes françaises. Les plongeurs ont donc mis en place un chantier sous-marin : sécurisation des mines, relevage à l'aide d'une "vache" (sorte de montgolfière sous-marine gonflée à l'air pour soulever un objet lourd) puis déplacement des mines vers un point de pétardement à plus de 3 nautiques des côtes. Ce travail a été fait en coopération avec les services de la mairie de Roquebrune. Une vedette de sapeurs pompiers assure la sécurité sur le plan d'eau tandis que pompiers et policiers sécurisent la côte pour empêcher tout baigneur de se mettre à l'eau et subir le choc d'une explosion sous-marine. Enfin, après environ 3h de travail par mine et sous le regard professionnel et ravi des marins de l'Orion, les mines ont été neutralisées en pétardant la charge explosive. La gerbe a été immortalisée par Marie Babey, photographe professionnelle embarquée à bord de l'Orion pour ces quelques jours de mer.