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22 décembre 2009 2 22 /12 /décembre /2009 17:01
Notre Basilique Saint-Michel conserve le souvenir présent d'un jeune martyr enfant de choeur, tué en haine de notre foi chrétienne.

Voici le texte qui accompagne le tableau qui le représente, en souvenir de son humble service, et qui pourrait donner lieu à ouverture d'un procès canonique en vue de sa béatification, puis de son inscription au martyrologue des Saints.


AUGUSTE VIALE

12 ans

Enfant martyr du Saint Sacrement à MENTON le 2 juin 1893

Il y a un peu plus de 100 ans, une événement particulièrement odieux est venu ternir la réputation de la population mentonnaise.

Le « Combattant », journal politique et littéraire édité à Menton, place St Roch, faisait écho « du crime abominable qui est venu jeter l'épouvante à Menton le 2 juin précédent »,

Ce jour-là en effet, une grande partie de la population rnentonnaise encore très pratiquante, célébrait la Fête-Dieu au cours de laquelle on organisait une procession du Saint-Sacrement à travers les ruelles de la vieille ville. Or, à quelques mètres seulement de l'église rue Mattoni, un forcené a voulu, dans un geste insensé, attenter à la vie du clergé et des porteurs du Saint Sacrement en jetant sur eux un tonneau rempli d' excréments, de pierres et d’un redoutable mortier destiné à tuer. Ce ne furent pas les prêtres qui furent atteints mais un jeune enfant de chœur du nom de Auguste VIA LE, âgé de 12 ans, qui reçu le mortier sur la nuque, blessure mortelle qui

entraîna sa mort en quelques heures. On imagine l'émoi et la peur de la foule qui suivait la procession ! Un voisin courageux, Monsieur GHIENA, n’hésita pas à essayer d’enfoncer la porte du forcené à coups de pieds et c'est, aidé par les agents de la force publique que l'on réussit à maîtriser le forcené qui, entre temps, avait menacé d'un coup de fourche l'agent qui essayait de l'arrêter.

Depuis quelques jours, on peut regarder dans la chapelle St Antoine de la basilique St Michel Archange, le tableau

représentant ce jeune garçon revêtu de sa tenue d’enfant de chœur. C'était un enfant heureux en famille, adoré par ses parents, tenu en grande estime par le voisinage et les camarades de son âge. Il était fidèle à son rôle de thuriféraire, celui qui présente l'encens dans les cérémonies et l'on peut voir à côté de son tableau cet encensoir qu'il tenait à la main au moment de son assassinat.

Les funérailles furent grandioses et on peut dire que toute la ville était présente, les corps constitués, maire en tête, les écoles et même les soldats du quartier voisin de Roquebrune.

La foule fut considérable était encore devant la mairie quand le cortège atteignait déjà le parvis St Michel. Le journal de l'époque fait remarquer qu'à la sortie de l'office funèbre un orage épouvantable éclata comme une révolte du ciel et cependant, au milieu des éclairs et de la pluie, tous prirent le chemin du cimetière où eut lieu l'inhumation.

La famille est restée très digne devant ce drame personnel et le tombeau de l'enfant repose dans le caveau familial surmonté de ce simple texte: « Tombeau de la famille VIALE François ».

Très discrètement on peut lire sous ces mots : « Regrets à notre fils ».


Faut-il faire de cet enfant un martyr de la foi ?

La question peut se poser car il est mort dans un état de grâce extraordinaire, lui qui avait fait sa première communion quelques jours avant la Fête de Dieu, qui était celle de sa mort.

Tout ce que nous pouvons savoir de lui porte à croire qu'il était un garçon pur de pensée et de cœur, qu'il fut arraché à la vie par haine de la foi, comme beaucoup de martyrs reconnus officiellement par l'Église. N'hésitons pas prier avec lui qui su en son temps être un exemple et un témoin pour sa famille et sa paroisse.


Comment expliquer ce geste de folie ?

N'oublions pas que nous sommes en 1893 et que la crise morale que vont subir les Français se prépare. Population encore très chrétienne, la France subit la séparation de l'Église et de l'État en 1905 non sans révolte de la part des chrétiens mais aussi avec une poussée anticléricale qui rendait odieux tout ce qui regardait l'Église. Dans ces périodes troubles, il y a toujours des esprits plus faibles que les autres et qui sont alors

capables des pires atrocités. Nous l'avons connu plusieurs moments de l'histoire.

On parle peu dans l'histoire locale de l'assassin lui même, jugé irresponsable et enfermé dans un premier temps, il est acquitté.

Puis on ne se préoccupe plus de lui. Sans doute préférait-on oublier cet épisode peu glorieux pour notre communauté mentonnaise.

vialemartyr.jpg

Auguste Viale enfant de choeur martyr, peint sur le tableau exposé Basilique Saint-Michel à Menton.
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