Presépiou mentounasc
Per fà un belou presépiou, car alestì dame pran de gàribou tout' u santi e santounete. Y ese Jausé e Mari, Bamben Jesu, r'ase e ou bòu, r'ange Boufaré dam'e maishele gounfiàie per soufià ent'a troumbeta.
Se vean u santi dou pais : Verdura ou campagnolou dam'ou cavagn pien de frucha, Melesi dam'ou barreten s'a testa e u dou brasse issà en l'ària per moushà a soua jòia.
A coustà d'elou, Fournaret que pouarta un capé negre e 'na grossa pelissa sus'e spale. Y es encara Miejaluna ou fatoù, Pesafum ou tabaquin, Tatouna que vend'a tourta cauda, Boucadouça ou campìe dam'a tambara, Pitafigue, e bartele e a cravata roussa, que menà un ase carregà de courbin.
Pu luegn, Pateletou, ou pescahoù, a caisha piena de belu peishe dou pais e Roubina, a doulha s'a testa. Badin-Badan, a lanterna en man fa lume ente dou vielhe que caminan en brasseta. Crispi amourouna un faish de tralhe e pu Manounet, ou chara-mouret moura coutéle e stesouire. Pastadura, ou deficie camala un sac de farina s'a spala. Un poc pu luegn, y è Pastrot dam'ou sen strop e Margarita, a bugahiera que remena una couarba de linge.
Pran en raire, venan u camelu dam'u tre Ré. Per elu, ou camen es encà long, n'arriberan que per r'Epifanìa.
Petite crèche mentonnaise
Voici les santons du petit monde de Noël : Joseph et Marie, l'enfant Jésus, l'âne et le boeuf, l'ange Boufaré avec ses joues gonflées pour jouer de la trompette.
On rencontre les santons du pays : Verdura, le paysan avec un panier rempli de fruits, le ravi, le béret sur la tête et les bras levés pour montrer sa joie. À côté, Fournaret chapeau noir et grosse pelisse sur les épaules. Il y a encore Miejaluna le facteur, Pesafum le buraliste, la Tatoune qui vend la socca, Boucadouça le garde champêtre et son tambour, Pitafigue, bretelles et cravate rouge, menant son âne.
Plus loin, Pateletou, le pêcheur, présente une caisse de poissons et Roubina porte une cruche d'eau. Badin avec sa lanterne éclaire les deux vieux qui cheminent bras dessus, bras dessous. Crispi assemble un fagot de sarments et Manounet aiguise couteaux et ciseaux. Pastadura, le meunier porte un sac de farine sur l'épaule. Le pâtre mène son troupeau et Marguerite la lavandière apprête une corbeille de linge.
Au loin, on aperçoit les rois mages. Pour eux, le chemin est encore long. Ils n'arriveront que pour l'Épiphanie.
(Tiré d'un article de Nice-Matin et de la tradition mentonnaise)
